Aude B. & Chloé Guillermin

Aude B.

Bercée par la peinture et le dessin depuis l’enfance, Aude Brouiller entame des études d’arts appliqués à Paris et poursuit sa formation à Montpellier, dans une Ecole Professionnelle d’Illustration, où elle obtient son diplôme en 2014. Elle y rencontre un cercle d’artistes qui l’encouragent dans sa création et commence à explorer différentes techniques (la peinture, la linogravure, la sérigraphie, la sculpture…) et supports (cadres miniatures, vitrine, murs urbains…). Dans ses créations, Aude B. s’attarde à parler d’émotions brutes et capture le sensible à travers des personnages chimériques et des paysages imaginaires. A la manière des surréalistes, dont elle s’inspire, Aude place l’inconscient et l’imaginaire au cœur de sa recherche artistique, et parvient à créer un univers où l’étrange côtoie la poésie dans une esthétique singulière.Elle questionne la dualité de l’être, la frontière entre le rêve et le cauchemar, entre les anges et les démons. Travaillant également la sculpture et l’installation, c’est une immersion intimiste que nous propose cette jeune artiste à chaque rencontre.

Leur retour sur l’expérience :

Pourquoi avoir choisi cette artiste comme binôme ? Nous avions eu l’occasion de se croiser plusieurs fois et d’échanger sur nos travaux respectifs. C’était l’occasion de travailler ensemble et de tenter de mêler nos univers, différents plastiquement mais se rejoignant sur des thèmes et questionnements communs !

Comment s’est déroulé cette collaboration et la création de votre oeuvre ? Durant la première séance de travail, nous avions décidé d’un projet initial ayant comme axe de départ une vision nocturne de la ville de Montpellier. A travers le prisme des Trois Grâces, symbole de créativité, de beauté et de séduction, nous partagions une volonté de détourner ce symbole en se le réappropriant à notre manière. Quelques jours plus tard, nous apprenions chacune le décès de nos grands-pères respectifs survenus le même jour. L’idée d’une représentation festive nous a paru alors superflue et dérisoire. Nous avons décidé d’avorter cette première idée et de développer un travail plus léger, tout du moins dans la forme, en limitant le travail de détails et en prenant le parti de suivre des codes picturaux plus contemporains. Le choix restreint des couleurs et des formes nous a poussé à trouver une subtilité dans le message, se servant d’un système de formes et de contre-formes dont la corrélation permet l’émergence d’une narration. Les problématiques actuelles autour de l’effondrement de l’ère industrielle et de l’écologie sont au cœur de nos préoccupations. Nous avons donc vu dans cette course de lévriers, à la base une peinture de Aude, une allégorie de cette course au progrès, à la consommation et au confort sans limite que sont devenus nos modes de vie.

Qu’est-ce que cette collaboration t’as apporté, artistiquement et humainement ? Les différentes étapes de cette collaboration ont été enrichissantes sur beaucoup de points ! Le challenge du choix de la technique, du format, puis celui de définir nos envies en les faisant évoluer conjointement, de trouver un équilibre commun nous permettant à chacune de mêler nos univers respectifs dans un tout cohérent.

Le mot de la fin ? Début 🙂

Chloé Guillermin

De ses études en communication visuelle à aujourd’hui, Chloé a construit son parcours à travers une pluralité d’expériences artistiques. Diplômée des Beaux-arts de Besançon en 2016, elle s’envole par la suite user quelques pinceaux à Taïwan et s’immerge dans le quotidien de sons et d’images au Japon, pour une résidence de deux mois. En 2017, elle pose ses valises à Montpellier et se concentre sur la pratique du dessin. Pour cette artiste pluridisciplinaire, la création est compulsive : du dessin à la sculpture, de la broderie à la performance, de la sérigraphie à l’image numérique, elle tente de canaliser l’énergie brute, d’englober et donner à voir une vision tantôt indigeste, tantôt poétique de ce qui l’entoure. Un pied ancré dans le réel, l’autre valsant dans l’onirique, un jour en solitaire, un jour en collectif, c’est par une impulsion spontanée qu’elle tente de rendre visible ce flux qui nous enveloppe, donnant à voir la singularité d’un trait, contour de sa perception du monde.