LES FRANGES
Re’Set de Djettes
2 gonzesses
2 bombes platines
1 tonne de vinyles
Dans 1 saladier, battez du rythme, incorporez votre dose de Blondie – Portez à ébullition 1 Klaus Nomi – Mélangez 1 Nina Hagen avec du Richard Anthony – Travaillez au fouet la cadence – Versez votre élixir de jouvence – C’est prêt !
Les Franges, c’est Vanessa la blonde, Marion la brune.
Un peu de Véronique, un peu de Davina, aussi toniques, mais avec des formes !
Vanessa rencontre la danse à l’âge de 4 ans. Rencontre primordiale pour un parcours original, qui lui fera arpenter durant des années les couloirs du Conservatoire : rigueur, sens de l’effort et de la précision, oreille millimétrique, conscience aigüe du corps sont ses premières armes. Ses références. Ses balises.
Adolescence. Un pied dans l’âge adulte. Rencontre avec la culture hip-hop. Vanessa s’y jette à corps perdu. Son geste évolue. Elle intègre les codes de la danse hip-hop, forte de sa formation classique métronomique et rejoint la compagnie de danses urbaines MCRavec qui elle cheminera durant une dizaine d’années, étant de toutes les créations, de toutes les tournées.
Ce qui ne lui empêche pas quelques infidélités avec d’autres compagnies, notamment avec les fameux Rock Steady Crew, pionniers new yorkais de la danse hip hop !
Seulement voilà, Vanessa commence à se sentir à l’étroit dans ses baskets et lorgne de plus en plus vers l’ailleurs. Elle se prend à rêver d’une danse hybrideet à d’autres formes de langages décloisonnants.
Alors qu’elle prend son envol de MCR, elle crée en 2007 sa propre compagnie, la Compagnie Rosa Liebe, qui marque le début d’une flopée de projets plus fous les uns que les autres, s’extirpant un peu plus à chaque fois de leur « ronron », comme elle aime à dire.
Ainsi naîtront et voyageront une dizaine de créations, des performances, des court-métrages et autres installations artistiques autour des thèmes qui fécondent toujours sa création : l’identité, le temps, la féminité, les codes et la liberté.
Chemin faisant, la performeuse va aussi partager ce qui lui était intime jusqu’alors, sa passion pour les vinyles. Une toute nouvelle dynamique de perfor’mix s’extirpe alors de son salon, pour donner vie à des halls de théâtres et autres lieux artistiques non-dédiés. Vanessa se réalise pleinement.
Elle réalise aussi. Elle écrit son premier court métrage artistique « Songe d’une nuit d’Alger », pour une Alger libérée, puis « Slow », un concept pour slower sa planète. Ralentir, être autrement, reprendre contact, liker pour de vrai. Une inclination à vivre, éperdument.
Son parcours est atypique : profond terreau classique sur lequel a poussé le geste hip-hop, mâché, maîtrisé, pour mieux être pris en tangente.
Vanessa Lextreyt emprunte les voies de traverse et se délecte amoureusement de nouveaux défis…
En 2010, elle croise le chemin de celle qu’elle ne pouvait que rencontrer. De celle qui s’apprêtait en parallèle (et 5, 6, 7, 8), celle au parcours presque similaire et pourtant authentique, Marion.
Vanessa // Marion
Après femmes à lunettes, les brunes comptent pas pour des prunes, les poupées psychédéliques et autres femmes libérées, voici Les Franges !
(Mais avant) Marion, elle, entre en sport-étude en danse classique, puis se forme à la danse contemporaine et obtient son diplôme de professeur de danse. Mais elle ne se contente pas de ce confort et continue de nourrir son parcours.
D’abord au Centre Chorégraphiquede Montpellier pour peaufiner ses jeux de jambes et autres courbes, elle devient alors interprète pour Patrice Barthès, Willi Dornerlors de la première ZATde Montpellier et pour diverses productions d’opéras lyriques.
Son corps est tranchant, sa gestuelle assurée, ferme et gracieuse à la fois.
Marion décide de l’exprimer en toute liberté et crée sa première pièce pour quatre danseuses sur un live électronique.
Cela marque le début d’une nouvelle ère, elle devient l’assistante du metteur en scène Matthias Foin Dannreuthersur une pièce de théâtre, elle interprète des spectacles pour le jeune public.
En 2012, elle crée le concept « 7 à 7 », projet artistique qui donne des RDV mensuels le 7 du mois à 7h du soir. Une dynamique fédératrice sillonne alors les rues de Montpellier et de Sète pendant quatre années, pour des moments culturels originaux placés sous le signe de la rencontre et des métissages de genres, d’artistes et de publics.
Une période qui offre un miroir sur le combat artistique qui l’habite de plus en plus, la question du féminin, la liberté, le jeu et son enjeu.
L’enjeu est de taille. La soif inassouvie.
L’interdiction du terme « mademoiselle » en 2012 va réunir Marion et Vanessa sur un cri commun, ainsi naîtra la pièce « Appelez-moi mademoiselle », créée dans et pour la rue.
Mais Marion n’a pas fini de s’amouracher. Elle a le coup de foudre pour le Swing et réciproquement. Elle rejoint les Swingjammerzpour parcourir les planches et enseigner ce qui l’anime alors.
Marion a les pieds qui swinguent. La tête dans les étoiles. Et les mains ? Ni une ni deux, elle leur offre du travail en intégrant la formation de maquilleuse chez Métamorphose. Et la métamorphose opère…la voilà sculptant les visages déjà familiers pour nombre de téléspectateurs de la Série « Un si grand soleil ».
Le soleil est entré dans la vie de Marion Fievet et n’a pas fini de briller…
Bref vous l’aurez compris, ces deux-là n’ont pas dit leur dernier mot !
Peut-être ont-elles ce je-ne-sais-quoi que d’autres n’ont pas ?
La folie ?
L’envie ?
La bêtise ?
Peur de l’ennui ?
Alors,
Si on t’organise une vie bien dirigée
Où tu t’oublieras vite
Si on te fait danser sur une musique sans âme
Comme un amour qu’on quitte
Si tu réalises que la vie n’est pas là
Que le matin tu te lèves
Sans savoir où tu vas
Viens voir les Franges !